La gravité

➡️ accidents, tués, blessés

En 2021 on recense en Normandie 2407 accidents corporels de la circulation. Ceux-ci ont généré 156 tués et 3011 blessés. Pour 100 accidents, on compte 6 tués et 125 blessés.

On constate en 2021 (par rapport à 2020), une augmentation du nombre de tués 156 (145) et une augmentation du nombre d’accidents de 20 % et du nombre de blessés de 21 %. Ces chiffres peuvent s’expliquer par la situation particulière du pays en 2020 (pandémie Covid).

Par rapport à l’année 2019, sur laquelle on dénombrait en Normandie 2 305 accidents, 173 tués et 2 931 blessés, on note une baisse des tués (11%), mais une hausse des accidents (4%) et des blessés (3%)

Comparativement à la France Métropolitaine, le nombre de tués en Normandie par million d’habitants (47) est supérieur de 4 %.

Le nombre de blessés par million d’habitants est inférieur à celui de la France Métropolitaine.

La temporalité

➡️ les ATB selon le mois, le jour, l’heure.

En ce qui concerne les tués, le mois de janvier est celui qui compte le plus petit nombre. Les mois de juin, juillet, septembre et octobre connaissent un nombre de tués plus importants que ceux de février à mai, août et novembre à décembre.

Le nombre d’accidents y est en moyenne mensuelle de 240, contre 181 sur la période de janvier à mai, août et novembre à décembre .

Le nombre de tués y est en moyenne mensuelle de 18, contre une moyenne de 10 sur la période de janvier à mai, août et novembre à décembre.

Pour la catégorie des 2RM, malgré leur dépendance aux variations saisonnières qui conditionnent leur utilisation, on relève qu’en 2021 l’utilisation semble avoir été continue tout au long de l’année. 26 % des tués le sont sur une période de 2 mois (juin/juillet) et 26 % des tués le sont en mars et en octobre (respectivement 13 %).

En ce qui concerne les blessés, la tendance suit davantage la saisonnalité (71 % des blessés sur 7 mois de l’année (Avril/Octobre).

Les samedi et dimanche sont les jours de la semaine qui concentrent les plus forts nombres de tués. Pour les blessés comme pour les accidents, ce sont les vendredi et samedi qui concentrent le plus grand nombre, même si globalement, la répartition est plutôt homogène selon les jours de la semaine.

Les accidents en Normandie ont majoritairement lieu en semaine (71 %). On relève une gravité plus importante le week-end, avec 29 % des accidents et 39 % des tués.

On constate que les motos sont en proportion, davantage accidentées le week-end (36 % contre 27 % pour l’ensemble).

S’agissant des tués, on remarque que les véhicules de tourisme (40%), les piétons (41 %), motos (46 %), et encore plus les cyclomoteurs (67 %), sont très impliquées le week-end. Concernant les cyclomoteurs, ce pourcentage est à prendre avec précaution du fait du faible nombre de tués à cyclomoteurs (3).

Globalement, la courbe des tués oscille tout au long de la journée mais les périodes les plus fortes sont 12h – 13h et 14h - 15h qui regroupent à elles seules 19 % des tués.

La tranche horaire 15h-19h regroupe 35% des accidents, 37% des blessés et 27% des tués.

Les accidents et tués de jour et de nuit

Le week-end, les accidents ont davantage lieu de nuit (33%) qu’en semaine (28 %).

En ce qui concerne les tués le week-end, 41 % le sont de nuit (contre 24 % la semaine).

Les infractions le week-end : alcool et stupéfiant

29 % des accidents avec stupéfiants et 30 % des accidents avec alcool ont lieu le week-end, c’est équivalent à l’ensemble des accidents ayant lieu le week-end (29 %).

S’agissant des tués, 50 % des tués avec alcool et 50 % des tués avec stupéfiant le sont le week-end, contre 39% pour l’ensemble des accidents.

Les lieux

Alors que le milieu hors agglomération ne concentre que 39 % des accidents, il représente 63 % des tués.

Les catégories de route

Les voiries communales représentent presque un tiers des accidents. En revanche, seulement 19 % des tués circulaient sur ce type de réseau. A l’inverse, les routes départementales présentent une plus forte gravité (57 % des accidents pour 72 % des tués).

Le profil en travers

 Les routes bidirectionnelles présentent le plus gros enjeu, avec 74 % des accidents. Elles représentent surtout 85 % des tués.

Intersection ou hors intersection

La plupart des accidents ont lieu hors intersection (63 %). La configuration hors intersection présente une plus forte gravité avec 71 % des tués.

L’analyse par type d’intersection montre que les intersections les plus concernées par les accidents sont de loin les intersections en X puis en T. Ce sont aussi les plus touchées par la gravité.

Courbe / ligne droite

C’est principalement la configuration rectiligne que l’on retrouve dans les accidents normands (76 % des configurations). S’agissant des tués, cette part diminue un peu (71 %), au détriment des courbes (29 % des tués).

État de surface

Environ un quart des accidents et des tués ont lieu sur une chaussée dont l’adhérence est détériorée par les conditions climatiques (pluie, verglas, neige).

Obstacles

En Normandie, le rôle des obstacles fixes dans l’accidentalité et la mortalité est important  (30 % des accidents et 37 % des tués). En 2021, 58 personnes ont été tuées contre un obstacle fixe.

C’est un enjeu principalement recensé hors agglomération avec 24 % des tués et 14 % des blessés contre obstacles.

Les catégories d'usagers

Impliqués et tués par classes d'âge et sexe

28 % des conducteurs ou piétons accidentés étaient des femmes, pour 27% des tués.

Pour les 55 ans et plus la part des femmes tués est de 41 % et cette part monte jusqu’à 48 % pour les 55-64 ans. Cette tendance n’est pas observée pour les impliqués dans les accidents. En vieillissant, la part des tués femmes est plus importante.

 On note que les 55 – 64 ans représentent 8 % des blessés, mais 15 % des tués, les 65 – 74 ans représentent 6 % des blessés mais 13 % des tués et que les 75 ans et plus représentent 5 % des blessés et 14 % des tués.

Quels sont les usagers tués ?

On constate que 44 % des tués et 43% des blessés sont des usagers vulnérables (piéton/vélo/cyclomoteur/moto). Ils sont présents dans 36 % des accidents.

En Normandie, l’enjeu usagers vulnérables, est légèrement moindre qu’à l’échelon national où ceux-ci sont impliqués dans 40 % des accidents, et représentent 45 % des tués et 49 % des blessés.

A l’échelon normand, on relève également la très faible gravité des cyclomoteurs : 8 % des impliqués, 10 % des blessés mais seulement 2 % des tués. A contrario, on note la forte gravité des motos, avec 11 % des impliqués, 12 % des blessés, mais 22 % des tués.

Au sein de la catégorie des 2RM, les motos lourdes représentent 44 % de l’accidentalité, mais 82 % de la mortalité. Les cyclomoteurs et les motos lourdes sont très représentés dans les accidents (44% chacun) et chez les blessés avec respectivement 45 % et 43 %.

Les jeunes

L’accidentalité chez les enfants (0-14 ans) est égale pour les piétons, les vélos ainsi que les VT/VU.

La part des tués piétons dans cette catégorie d’âge est de 33 %, alors que pour l’ensemble des tranches d’âge, la part piéton représente 11 % des tués.

La part des tués en vélo dans cette catégorie d’âge est de 33 %, alors que pour l’ensemble des tranches d’âge, la part vélo représente 9 % des tués.

La tendance est contraire pour les véhicules de tourisme et les véhicules utilitaires. Chez les 0-14 ans, 33 % des tués étaient des usagers de VT ou VU (53 % pour l’ensemble des classes d’age).

Pour les 18-24 ans, 22 % des tués le sont à moto, comme pour l’ensemble des classes d’âge (22 %). C’est surtout en véhicule de tourisme ou en véhicule utilitaire que sont tués les 18-24 ans (65% contre 53% pour l’ensemble des classes d’âge).

Les seniors

28 % des seniors d’au moins 65 ans sont tués en intersection, ce qui est équivalent au reste de la population (29%).

Les seniors sont une catégorie d’usagers particulièrement présente dans l’accidentalité piétonne normande. Les personnes âgées d’au moins 65 ans représentent 29 % des piétons blessés, et surtout 53 % des piétons tués.

Cette catégorie a en effet une gravité plus forte dans les accidents, avec 9 tués pour 100 blessés, soit 3 fois plus que pour les moins de 65 ans.

Cette tendance est inversée pour les 75 ans et plus, avec un indice de gravité (nombre de tués pour 100 blessés) de 8, contre 10 pour les 65/74 ans.

Comme pour les moins de 65 ans, les piétons tués de 65 ans et plus sont dans deux tiers des cas des hommes.

Les tués piétons seniors le sont très souvent de jour (88 %), comparativement aux moins de 65 ans (seulement 13 %). Cette différence, certainement liée à des pratiques de mobilités piétonne différentes selon l’âge, se retrouve également sur les milieux concernés par l’accidentalité piétonne.

En effet, 78 % des tués piétons de 65 ans et plus l’ont été en agglomération, contre 50 % pour les moins de 65 ans.

Les comportements

Où et comment circulaient les piétons

Très majoritairement la sinistralité des piétons se situe en agglomération : 65 % des tués et 91 % des blessés.

La sinistralité des piétons est souvent issue de manœuvres de traversée de chaussée. Au moins 41 % des tués et au moins 75 % des blessés piétons l’ont été au moment d’une traversée de chaussée.

Alcool

En Normandie, la présence de l’alcool (pour un conducteur ou un piéton) dans les accidents et les blessés est semblable (respectivement 14 % et 15%). Sa présence est presque deux fois plus importante en ce qui concerne les tués (25%).

La catégorie des 18-24 ans est moins impliquée dans les accidents avec alcool que l’ensemble de la population. L’alcool est pour eux un facteur moins présent chez les blessés (8% contre 15% pour l’ensemble des classes d’âge) et équivalent chez les tués (25 % contre 25 % pour l’ensemble des classes d’âge).

Davantage que pour l’ensemble des classes d’âge, l’alcool est un facteur de gravité chez les 18-24 ans.

L’alcool est présent dans 3 % des accidents de piéton. En revanche, 29 % des piétons tués étaient alcoolisés.

31 % des accidents corporels avec alcool et 34 % des accidents mortels avec alcool ont eu lieu de nuit.

Stupéfiant

La présence de stupéfiants (pour un conducteur ou un piéton) dans les accidents et les blessés est égale (respectivement 6 %). Sa présence est presque deux fois plus importante en ce qui concerne les tués (10 %).

La catégorie des 18-24 ans est autant impliquée dans les accidents avec stupéfiants que l’ensemble de la population. Il en est de même pour les tués et les blessés (respectivement 5 % contre 6 % pour l’ensemble des classes d’âge et 10 % contre 10 %).

30 % des accidents corporels avec consommation de stupéfiants et 32 % des accidents mortels avec consommation de stupéfiants ont eu lieu de nuit.

Présumé responsable

Il est observé que les parts de présomption de responsabilité dans les accidents sont plus importantes pour les 18-24 ans et les 25-34 ans (respectivement 52 %).